Les vins
Deux vins rouges, deux caractères !
Deux caractères, il va de soi. D’un seul vin rouge, le Domaine Les Pallières est passé à deux cuvées parcellaires nommées « Racines » et « Terrasse du Diable », à compter du millésime 2007.
Racines est une cuvée issue des vieilles vignes du domaine, principalement situées autour des bâtiments d’exploitation, à une altitude de 200 m environ. Le grenache y domine l’assemblage à plus de 80 %, il est accompagné par la syrah, le cinsault et la clairette ; cette cuvée représente le cœur, l’origine du domaine ; la moyenne d’âge de son vignoble dépasse les 80 printemps !
La cuvée Racines, provenant des très vieilles vignes du domaine, possède le velours, la profondeur et l’harmonie du vieux grenache lorsqu’il est cultivé sur des terroirs raffinés. Son potentiel de vieillissement est très important, le facteur principal étant l’équilibre.
La cuvée Terrasse du Diable tire son nom de la plus haute parcelle du domaine, dénommée ainsi au cadastre, certainement dû à la difficulté rencontrée pour y accéder. La cuvée est en effet réalisée à partir de la production de l’ensemble des parcelles d’altitude, toutes disséminées au milieu des 110 hectares de bois qui font partie intégrante du domaine et de ses caractéristiques. Elles sont situées entre 250 et 400 m d’altitude et le grenache y est bien entendu le cépage principal, représentant 90% de l’assemblage, accompagné de 5% de mourvèdre et de 5% de clairette. Les parcelles ont été créées en gagnant sur la forêt après le gel de 1956 par les frères Roux, anciens propriétaires.
Dans sa jeunesse, la cuvée Terrasse du Diable porte en elle la minéralité, la fraîcheur et les tanins parfois trop marqués des terroirs d’altitude. Les beaux millésimes ont un potentiel de plus de 20 ans.
Alors pourquoi séparer ces deux caractères ? Ne dit-on pas que dans le sud de la Vallée du Rhône, les assemblages de cépages apportent la complexité des vins, en est-il vraiment de même avec les lieux-dits, les expositions ?
Certainement, mais depuis plusieurs années nous constatons à Pallières, que les productions de ces deux microclimats apportent des vins de caractères si différents, qu’ils luttent pour trouver leur harmonie lorsqu’ils sont assemblés. Une sorte de mariage de raison. On ressent cela principalement dans les personnalités de la structure tannique ; une impression de créer non pas de la complexité mais un niveau de tanins différent, qui peut mettre des années à s’intégrer.
Il y avait aussi cette frustration de voir se perdre l’identité de certaines cuves dans un vin unique, cette curiosité de voir s’épanouir une personnalité qu’on aime bien, même si elle n’est pas dominante. Frustrante aussi la situation de produire un seul vin, un seul goût, un seul moment, une seule discussion, un seul compagnon, une seule proposition. L’idée de comparer n’est pas à l’origine, mais plutôt d’avoir le choix. Le choix pour l’instant, la cuisine, l’humeur ; c’est un luxe gratuit qui prend toute son importance quand il est absent.
Bref on l’aura compris, il n’y a rien de bien scientifique dans la décision de créer deux personnalités de Pallières, mais plutôt l’envie d’aller un peu plus loin dans la compréhension de notre Terroir, de se faire plaisir et nous l’espérons, de faire plaisir au plus grand nombre d’amateurs.
Un “Blanc de Noirs” aux Pallières
Un Blanc de Noirs a été vinifié à Pallières pour la première fois en 2004. Après quelques années de travail, d’observation et de résultats, il est apparu souhaitable de séparer quelques arpents de vigne, compte tenu de la personnalité que leur donnait le couple Sol-Cépage, et de les dédier à un vin de plaisir, un Blanc de Noirs.
Principalement issu de cinsault, clairette et grenache, ce vin s’est vu affublé du nom bien français de « Au Petit Bonheur – Les Pallières », pour garder toujours en tête, le côté plaisir, convivialité des vins d’été, mais aussi pour souligner le caractère providentiel de ce vin qui n’a rien de technologique, et quelque part, arrive dans notre vie par hasard.
« Au petit bonheur » est l’unique Vin de France produit par la famille Brunier en Vallée du Rhône. Les raisins, issus de différentes cépages, grenache, sont pressés directement après cueillette manuelle puis co-fermentés et élevés sous bois (en demi-muids de 650 litres). Sa mise en bouteilles intervient à la sortie de l’hiver qui suit les vendanges, mettant en œuvre une légère filtration lui donnant sa brillance et sa netteté.
